jeudi 14 juillet 2011

New York, New York…


Cette fois, nous y sommes ! Au bout de sept tout petits mois de voyage, nous sommes donc entrés aux USA par la fameuse frontière de Tijuana – après quelques minutes de stress (les indications sont limitées et les candidats au passage nombreux, qui s’accrochent au camping-car soit disant pour nous montrer le chemin…), nous sommes passés comme des fleurs, grâce à une erreur d’aiguillage stratégique : nous étions dans la file des frontaliers, impossible d’en sortir, nous avons donc bénéficié du même traitement – comme nos passeports étaient déjà tamponnés depuis la virée californienne, et qu’il n’y a aucune procédure pour l’importation de véhicules (incroyable d’ailleurs), la frontière nous a pris un quart d’heure.

Du coup, et d’un coup, nous changeons de monde en l’espace de 200 mètres, et c’est frappant et presqu’angoissant : le mur qui sépare les deux pays rappelle vraiment le mur de Berlin, l’entassement, la fumée, le bruit, la foule d’un côté, les cottages, les terrains de golf et l’opulence de l’autre. C’est un bref résumé du monde qui nous saute aux yeux, et comme nous nous le disons depuis le début du voyage, nous avons de la chance « d’être nés du bon côté de la rivière ».

Première nuit à San Diego donc – on nous avait prévenus : aux Etats Unis, on ne dort pas dans la rue, et nous ne tentons pas le diable donc. Direction : le premier RV Park venu, où nous découvrons, sidérés, que les américains sont les rois du camping-car (on en croisera des millions sur les routes), et du gigantisme. Elliot fait figure de nain à côté des bus aménagés, qui s’ouvrent sur les côtés pour créer plus d’espace à l’intérieur et où les écrans géants sont branchés sur le câble. On fête notre entrée aux Etats Unis par un petit restau, le premier d’une longue liste de déconvenues ! Ils savent faire plein de choses, mais vraiment pas la cuisine…

Le lendemain, nous passons par le très fameux zoo de San Diego, un peu décevant, à part la piscine géante où un ours blanc joue au water polo, puis nous prenons la route pour Las Vegas. Le turbo tient, malgré une petite fuite d’huile, et nous arrivons à la nuit tombée au Circus Circus, le seul complexe hôtelier du coin avec RV Park – nous irons d’ailleurs à l’hôtel, ça coûte moins cher qu’un emplacement de camping ! Nous ne resterons que 24h à Las Vegas, nous sommes tous effrayés par la ville, son côté sordide : on s’attendait à un grand délire mais tout cela se prend terriblement au sérieux – le comble est  quand même la promenade en gondole sur un grand canal  de pacotille sous un ciel en carton pâte, dans une galerie commerçante climatisée, avec un gondolier qui chante Ô Sole Mio ! Le tapis roulant sur le pont des soupirs avec la tour Eiffel en arrière plan n’était pas mal non plus…
Aaah, Venise !

Nous faisons donc rapidement route vers l’Est pour visiter quelques parcs avant de retrouver Mike et Trish. Et cette fois, la magie opère vraiment : arrivée au Grand Canyon pour le coucher du soleil (le gardien du RV Park ouvre des yeux comme des soucoupes quand on lui demande s’il lui reste un emplacement : « vous n’avez pas réservé ??? »), nuit au calme sur un parking (comme quoi, c’est possible même aux Etats Unis) et puis promenade le long de Desert View le lendemain matin – absolument magique, on a beau l’avoir vu cent fois en photo, c’est sidérant. Nous croisons aussi un immense cerf, un elk en réalité, que Jeanne identifie immédiatement comme le Dieu cerf de Princesse Mononoké, son film fétiche. La journée sera vraiment riche car nous poursuivons jusqu’à Monument Valley, où nous arrivons aussi pour le coucher du soleil – c’est encore plus scotchant que la veille car la lumière rasante  embrase les roches rouges, waouh… On se réveille à 5h pour voir le lever du soleil et puis départ pour une excursion sur le site : on a finalement choisi cette solution pour épargner un peu les pneus et les amortisseurs d’Elliot, pour éviter de casser l’artisanat mexicain sur les cahots, et parce que les guides peuvent nous emmener là où on ne pourrait clairement pas aller. On a eu raison : le guide navajo nous emmène voir des arches gigantesques où le son de sa flûte résonne, des peintures rupestres de ses ancêtres, et nous montre les petites maisons en terre où il a grandi avec ses grands-mères. C’est sympathique car il est à la fois très moderne (lunettes chic, i-Pod et compagnie) et emprunt de ses traditions : il nous parle avec bonheur de son enfance (il n’a pas 30 ans), lorsqu’il dormait entre deux peaux de mouton et où il devait faire 3 miles à pied pour aller chercher de l’eau. Monument valley restera un grand moment d’émotions pour toute la famille.
Ensuite, direction Bryce canyon, par une petite route qui serpente dans une vallée verdoyante, à peu de kilomètres du désert pourtant. Le canyon est très beau et nous décidons de faire une petite marche sous le soleil : deux heures de promenade entre les pitons rocheux qui passent de l’ocre au rose – Jeanne et Joseph font excellente figure, partent devant en tong et en nous laissant les bouteilles d’eau. Ils arrivent vaillamment en tête, sous le regard étonné et vaguement inquiet de quelques familles qui les croient perdus !

Nous reprenons encore la route en traversant l’Utah (Mike nous avait prévenu : en Utah, mieux vaut acheter sa bière avant d’entrer dans l’Etat, mais en revanche on peut se marier trois ou quatre fois, en même temps !) – les paysages sont magnifiques, il y a d’autres canyons méconnus mais immenses, sous un ciel orageux c’est grandiose, et nous arrivons le lendemain à Salida (prononcer « Selyda »), Colorado, où nous attendent donc Mike, Trish et Chettie leur adorable chienne. La ville est très jolie, très active malgré ses 5000 habitants, et nous sommes ravis de faire une pause dans la vraie Amérique après avoir traverser la Californie, l’Arizona et l’Utah au pas de course. Et puis c’est formidable de retrouver ces amis très chers croisés à Lima. Leur maison est charmante, nous sommes accueillis comme des rois (nos premiers vrais hamburgers au barbecue avec une Root beer !). Et puis nous sommes le 4 juillet : les américains ont gentiment décidé de tirer des feux d’artifice pour l’anniversaire de Marthe ! Ils n’hésitent devant rien !

Le lendemain, balade à vélo dans la ville, visite de la ferme de truites pour les enfants, Eléonore et Trish pendant que Mike m’aide à réparer (ou plutôt que je l’aide à réparer…) la fenêtre avant du camping-car : un matin en Baja California, nous avons oublié de la fermer, elle s’est envolée sous la pression du vent et nous n’avons même pas songé à nous arrêter en entendant le « boum » de son explosion… Nous construisons donc une fermeture blindée en bois et en métal, grâce à l’aide de la petite entreprise que Mike possédait et qu’il avait vendue avant de partir en voyage il y a deux ans. Le résultat est spectaculaire : si les dockers ou les marins veulent vraiment entrer dans le camping car pendant le transport du mois d’août, ils passeront clairement par ailleurs ! On en profite aussi pour visiter l’armurerie du coin, tenue par des évangélistes-chrétiens « pro life » ultra républicains, qui détestent Obama… c’est édifiant… Mike rigole en les provoquant : c’est sûr que c’est à Salida qu’il y a le plus de délinquance (personne ne songe à fermer sa maison ni à attacher son vélo). Nous quittons Salida le lendemain, tristes de laisser Mike et Trish, mais contre moultes promesses de visites réciproques, toujours vers l’est.

En deux journées (longues), nous rejoignons les faubourgs de Chicago. Heureusement, nous faisons du latin Marthe et moi, pour rattraper un an et demi de cours en deux mois !

Nous arrivons donc près de Chicago et nous décidons de camper pour ne pas arriver en ville à la nuit – bien nous en prend car nous apprendrons ensuite que les Wall Mart du centre ville n’acceptent pas les camping-car. Au camping, incroyable coïncidence : nous stationnons à côté de Gérard et Jacqueline, un couple de français retraités, anciens de la Martinique, super sympas, qui voyagent maintenant aux USA avec leur grand « trailer » et leur pick-up, et qui avaient rencontré Manu et Laure il y a 2 ans près de Salt Lake City ! Nous passons une soirée bien arrosée à nous raconter avec joie nos aventures, pendant que les enfants font griller des marshmallows sur le feu. Le lendemain (vendredi dernier 8 juillet), nous arrivons à Chicago.

On stage !
Comme il ya 20 ans, nous tombons immédiatement sous le charme de cette mégalopole à taille humaine, de ce skyline extraordinaire, de son énergie, de ses parcs, de son architecture, de son chic. On ne restera que 24 heures, juste le temps de redécouvrir la ville. Nous commençons par une promenade sur le Magnificent mile puis dans le parc du Millenium où une sculpture métallique réfléchissante et déformante nous enchante et où un concert classique en plein air attire des milliers de personnes. En fin de journée, soirée « Blues » au Kinstone Mines, le bar de blues où il faut aller et où Joseph se fait kidnapper par le guitariste-chanteur, Eric Davis, qui l’emmène sur la scène pour le faire jouer avec lui devant un public conquis, suivi d’une nuit dans une allée où nous croisons un coyote puis une bande de 200 joyeux étudiants qui font une virée en mobylette. Le lendemain, promenade à vélo le long des berges du lac Michigan et déjeuner panoramique au 95ème étage de la Hancock Tower ! Waouh ! On retournerait vivre à Chicago sans la moindre hésitation (en tout cas l’été !).

Et puis voilà, nouvelle route de deux jours à travers l’Illinois, l‘Indiana, l’Ohio et la Pennsylvanie pour arriver chez Jim, le frère de Mike, dans le New Jersey, où nous allons laisser le camping-car pendant notre séjour à New York et en attendant son embarquement. L’accueil de Jim est super, il nous prépare un curry indien pendant que nous rangeons et vidons le camping car, avant notre dernière nuit à bord… Snif, le voyage est fini, nous versons une petite larme en laissant Eliott derrière nous pour aller chercher Martine et Roger qui arrivent avec Domitille, la grande copine de Marthe, pour une séjour New Yorkais qui s’annonce bien rempli !

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    de passage à Bryce Canyon lors d'un trip en moto dans l'Ouest des USA, nous avons été interpellés par un camping car en plaques Françaises... Nous avons donc noté l'adresse du blog, et découvrons cette belle aventure une fois rentrés à la maison!
    Voici 2 photos prises depuis le guidon d'une Harley Davidson, sur la route qui sort de Bryce
    http://img849.imageshack.us/img849/918/p1080043v.jpg
    http://img812.imageshack.us/img812/5990/p1080041l.jpg

    En vous souhaitant bonne continuation!

    Stephane & Valérie - Lille

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  2. Bonjour,
    Votre voyage est bientôt finit... J'éspère que dans votre dernier mois vous découvriez plein d'autres chauses comme dans les derniers sept mois!
    Joyeux anniverssaire Damien!
    Ah!J'oublie pas de dire joyeux anniverssaire à Joseph!(désolée pour le retard!!)
    Bisous à toute la famille!
    Clara Benaicha

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