dimanche 4 septembre 2011

Atterrissage


Le temps a filé et nous voilà déjà à la veille de la rentrée avec nos devoirs de vacances bien en retard : nous avons promis de terminer le feuilleton, voilà qui est donc fait !


Nous avons laissé le blog après une soirée mémorable entre Broadway et Time Square, le jeudi 21 juillet. Vendredi 22, journée « tranquille » : nous retrouvons chez Macy’s Fred Durand et ses filles Chloé et Valentine qui reviennent de Summer Camp avant de préparer un diner pour 15 personnes à la maison ! L’appartement de Jacinta est vraiment agréable, et nous en profitons pour recevoir à New York, c’est très chic ! Il y a donc Martine et Roger, Constance et Céleste, Hilary et Antonia, Fred, Chloé et Valentine, sans oublier bien sur notre Miss Liberty, Domitille !

Samedi, alors que Martine et Roger vont faire des frais à une vieille amie, nous préparons notre dernière soirée en famille : après un conséquent T-Bone dans une Steakhouse, nous montons en haut de l’Empire State, de nuit – le spectacle est féérique, et nous confirmons notre faible pour le Chrysler Building, dont les écailles brillent dans la nuit – les gardiens sont très impressionnés (et un peu inquiets) de voir Martine monter les 6 derniers étages à pied car la queue était interminable ! Puisque toutes les bonnes choses ont une fin, nous accompagnons Domitille, Martine et Roger à l’aéroport de Newark le lendemain, non sans avoir fait une nouvelle tentative infructueuse à Harlem pour assister aux fameux offices de Gospel – cette fois, nous nous y prenons à l’avance, mais pas encore assez – et puisque l’accueil est digne de l’entrée au Stade de France avec des « stewards » à chaque coin, nous renonçons une fois encore, finalement pas mécontents d’échapper aux marchands du temple. Les parents profitent de leurs dernières heures pour visiter le Fondation Frick, mais seuls car on ne veut pas laisser entrer Joseph dans le musée ! Interdit aux moins de 10 ans !

L’appartement nous paraît bien vide désormais, et nous ralentissons un peu le rythme – on renonce par exemple à l’escapade a Washington pour mieux profiter de l’ambiance new yorkaise. Dans ces quelques derniers jours qui nous permettront de retourner au Met (re)voir l’expo d’Alexander McQueen (et les inoubliables Rodin et Giacometti de la collection permanente) ou au Planetarium du Museum pour une explication en anglais du ballet des étoiles… Nous en profitons pour nous prendre pour des New Yorkais : coiffeur local, recherche des bons plans pour les courses (ah, le magasin Converse !) et pique nique sur la fameuse Sheep Meadow de Central Park – nous passons aussi avec émotion devant LE magasin Steinway, et nous entrons résolument dans le palais Lego du Rockfeller Center – le dragon jaune qui parcourt tout le magasin nous impressionne tous et Joseph fait de gros péchés d’envie ! Mais le véritable choc de cette dernière semaine sera le musée des pompiers de Soho – nous y allons à pied depuis la maison (c’est vraiment très chic !), à travers Soho et le Village et nous sommes accueillis par de très belles voitures de pompiers des siècles derniers, avant de découvrir la salle dédiée aux pompiers victimes du 11 Septembre – ouf, quel choc. Les photos, les souvenirs, les vidéos, les noms de ces héros qui sont montés pour chercher à sauver des vies nous secouent. Nous ne sommes pas les seuls d’ailleurs puisque la salle propose discrètement des mouchoirs pour essuyer les larmes des visiteurs. Peut être plus encore qu’à Ground Zero où l’on vit désormais résolument tournés vers l’avenir comme en témoigne le chantier, nous réalisons le choc que les attentats ont représenté pour les Américains et l’hébétude qui a suivi. En rentrant, nous passons aussi devant un mémorial improvisé mais désormais institutionnalisé : le grillage d’un petit terrain vague sur la 7ème avenue est constellé de carreaux de céramique peints comme des ex voto, souvent par des enfants, et nous reprenons une bouffée d’émotions…

Nous clôturons notre séjour par une balade d’adieux à Hilary et Anto – d’abord, direction le Zoo de Manhattan car Joseph veut absolument voir Marty, Gloria, Mailmann et Alex, les animaux héros de Madagascar – peine perdue, il n’y a ni girafe hypocondriaque, ni hippopotame rebondi, ni zèbre excité ni même l’ombre d’un lion showman… Mais les adieux à Hilary et Anto sont émouvants, car nous ne les retrouverons sûrement pas avant un an (les filles ont décidé qu’elles étaient « correspondantes »). C’est après un tour sur un merveilleux carrousel, toujours dans Central Park que nous nous disons adieu, non sans une certaine émotion…

Voilà, nous reprenons l’avion le dimanche 31 avec armes et bagages, dans un dernier tourbillon qui nous évite de penser aux prochaines semaines, et Fred qui est rentrée avec ses filles depuis deux jours nous fait le génial cadeau de venir nous chercher à Roissy à 6h du matin… Il est bien difficile de donner déjà un bilan de notre aventure, il va falloir laisser tout cela décanter, comprendre quels ont été les faits les plus marquants, les lieux les plus enchanteurs, les gens les plus frappants, les villes les plus folles, et en même temps reprendre le cours d’une vie un peu plus ordinaire. Mais une chose est certaine, nous ne pouvons que remercier mille fois tous ceux qui nous ont suivis et aidés, et surtout tous ceux que nous avons croisés, rencontrés et découverts et qui nous ont ouvert le chemin de leur maison et de leur amitié. Marthe qui avait ouvert ce récit par un premier article sur le blog se chargera de le clore avec ses propres impressions dans les prochains jours, et de notre côté, pour l’instant, seuls ces quelques vers de Baudelaire nous viennent à l’esprit, à la fois pour illustrer nos états d’âme et continuer à faire briller les étoiles dans nos yeux – nous en changeons simplement l’ordre pour leur donner le sens qui nous convient !

« Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !

Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,

Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :

Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !
(…)
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !

Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !

Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,

Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !

Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,

Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?

Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !
(…)
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent

Pour partir ; coeurs légers, semblables aux ballons,

De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,

Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !  »

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