vendredi 15 avril 2011

Colombie, grand changement !

Après deux mois de civilisations andines, de hautes montagnes, de visages indiens, de quinoa et de maïs, après une rapide transition par l’Equateur qui offre un visage très contrasté entre ses traditions andines, son architecture coloniale et sa côte Pacifique enfin chaude, nous avons vraiment changé de monde : en Colombie, nous arrivons aux Caraïbes ! La petite ville de Popayan, notre première étape la semaine dernière, est toute blanche, pleine de balcons, sa population est déjà métissée par l’influence des esclaves, il y a une vraie nonchalance – les rues sont bondées de monde, comme en Bolivie, mais si là bas les gens travaillaient dur, ici, ils palabrent sous les arbres ! C’est tout à fait comme cela que j’imaginais Kingston en Jamaïque, et pourtant nous sommes encore à près de 2000 km de la côte Caraïbe.

Préparation de la pâte à pizza !
Passée cette petite halte, bienvenue après la longue route depuis la frontière qui nous a menés à travers une région encore un peu sous influence Farc / Narcos, (8h pour 300 km, une habitude en Colombie), nous reprenons donc la route vers le Nord, en évitant malheureusement le site de San Agustin, qui a l’air très beau et enfin très différent des sites incas car notre guide nous dit que la route n’est pas encore sécurisée… Nous passons donc par Cali, et surprise, c’est la plaine tropicale, et ses champs de canne à sucre – nous passons la nuit dans un petit parc naturel, sur une colline au dessus de la plaine vert émeraude et nous en profitons pour essayer la fameuse recette de notre amie Trish : la pizza en camping car, à la poêle ! Le résultat est probant (la pâte lève dans un sac de couchage !), mais les conséquences sur la propreté de notre petit intérieur sont assez dramatiques…

Salento à l'aube
Nous continuons notre route, toujours vers le Nord, en direction de la région du café que nous frôlons – le parc a un petit air de Disneyland, nous l’évitons, et nous retrouvons à Salento, petit village caféier très coloré, non sans avoir subi environ 7 contrôles de police : le pays est très sécurisé (armée et police), et les agents sont très curieux de notre plaque et de notre camping-car : en général, le contrôle est juste un prétexte pour engager la conversation, souvent pendant un bon quart d’heure, ce qui permet aux camions que nous avons doublés avec difficulté de repasser devant ! A Salento, nous sommes accueillis par la police qui nous autorise à dormir sur la place du village, et nous partons à la découverte des ruelles multicolores. C’est l’occasion de voir notre premier vrai saloon : ouvert sur la rue, deux tables de billard, quelques tables de cartes, une mezzanine où on joue au poker, tout cela entre hommes et avec un air très sérieux ! Typique de la Colombie semble-t-il, où le machisme est plus ostensible que dans les pays précédents. Nous rencontrons ensuite Jaime et Maria Eugenia, propriétaires d’un café-restaurant dans la plus belle et la plus ancienne maison du village. C’est un couple très sympathique, Jaime est un fou de musique et nous fait découvrir les rythmes locaux, mais aussi du Jazz (47 versions de Summertime sur son ordi !), des percussions, etc… Nous passons la soirée dans leur restaurant, et promettons de revenir le lendemain avant de partir, pour prendre un café (ils ont une machine à expresso italienne du XIXème siècle !) et échanger de la musique.

Jaime et Maria Eugenia
A cheval !
Avant de quitter Salento le lendemain vendredi, et sachant que les Lacombe nous attendent à Bogota le soir (300 km, 9h de route, 3500m de dénivelé cumulé, des camions tous les 100m et une pente qui doit friser les 45% !), nous devons faire une petite escapade par la vallée de Cocorà, à 15 km de Salento, paradis montagnard où poussent les palmiers les plus hauts du monde, au milieu des vaches, des brebis, des colibris, des pumas et des ours à lunettes ! Le paysage est magnifique, dans la brume de l’aube, et nous en profitons pour faire une petite balade à cheval, à 8h du matin. Le guide nous explique toutes les stratégies mises en œuvre pour sauvegarder le puma, que les fermiers ont plutôt tendance à descendre à la première occasion, comme le loup chez nous. Dernière idée : ils achètent des brebis vieillottes qu’ils laissent à l’orée du bois, et le puma évite ainsi de manger les vaches ! C’est la brebis de Monsieur Seguin, version colombienne. Chose promise, chose due, nous repassons par le Barroco où Jaime nous prépare musique et café, puis nous filons à Bogotà où nous arriverons à la nuit tombée, vendredi dernier 2 avril.

Retour à la vie d'expat !
Voilà donc une petite semaine que nous sommes ici, avec nos amis Lacombe qu’il est très difficile de quitter, tant ils sont accueillants ! La preuve, ils viennent de partir pour New York en nous laissant leur maison ! Ils nous ont emmenés tout d’abord passer le week end dans une jolie région, à 60 km de Bogotà, où il fait meilleure température (ici, ça caille et il pleut sans cesse, on se croirait revenus à Ushuaïa !). Au programme du week end : farniente autour de la piscine, barbecue et lecture assidue de Jet Set, la revue people locale ! Les enfants iront quand même traire les vaches entre deux bains dans la piscine, pas désagréable. Nous retrouvons au passage avec joie Bruno, le neveu de François, de passage à Bogotà, qui vit à Buenos Aires depuis un an et où il nous avait souvent gardé les enfants. Il attend un OK définitif pour un VIE à Ryad, et on se fiche pas mal de lui !

La semaine se passe donc à Bogotà sous une pluie incessante, d’abord à retaper un peu le camping car (Roger, on a enfin changé la vanne EGR !), puis à se balader tranquillement : la ville n’est pas belle, à part un petit quartier pas trop mal, mais recèle deux beaux musées : la fondation Botero, qui nous rappelle l’expo des Champs Elysées il y a 20 ans et un musée de l’or extraordinaire, qui termine en fanfare par une mise en scène et en lumière incroyable de centaines d’œuvres en or précolombiennes… Magique ! Nous en profitons surtout pour voir nos amis, sortir et arroser nos retrouvailles, notamment dans un restaurant complètement farfelu, à la déco délirante, à l’ambiance super festive et qui parvient malgré sa taille à proposer une excellente cuisine, où les enfants sont pris en charge dans des ateliers (fabrication de masques en plâtre par exemple), où on vous couvre de cadeaux, où les serveurs se mettent à danser… Il faut importer le concept car la Colombie nous donne une belle leçon de joie de vivre, de goût de la fête, de contact facile et chaleureux, d’optimisme en réalité.

Nous quittons Bogotà ce matin pour quelques jours dans les villages coloniaux de la région, avant de filer vers la côte Caraïbe où nous passerons une dizaine de jours avant d’embarquer à Carthagène pour le Mexique, si tout se déroule comme prévu, ce qui est peu probable !

1 commentaire:

  1. Que c'est dommage de se croiser à la hâte à cause d'un péage colombien!!!Bonne route vers le nord, pour nous c'est le sud. Amicalement Denis www.famillerouxautourdumonde.com

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