vendredi 20 mai 2011

Quelle richesse !


Voilà donc plus d’une semaine, presque dix jours, que nous avons laissé le blog car les journées sont trop courtes !
Nous terminons notre séjour à Mexico DF (pour District Fédéral) le lundi 9 par une visite au mythique site de Teotihuacan – heureusement, le GPS nous guide dans la ville tentaculaire et nous montons sur nos premières pyramides, au grand plaisir de Joseph qui attendait cet instant depuis des semaines – le site est très beau (vous verrez que cette phrase reviendra souvent dans les lignes qui suivent !), les deux pyramides de la lune et du soleil sont intactes et magnifiques, la civilisation de Teotihuacan est très ancienne – nous comprenons avec intérêt que la méso-amérique est un lieu où la civilisation est née spontanément, où les cultures se sont enchainées, très distinctes mais avec certains points communs aux 4000 ans d’histoire : le jeu de balle, les sacrifices humains, l’écriture, certains dieux que l’on retrouve tout au long de cette période, mais aussi l’absence de roue et de métal dur.

Après Teotihuacan, nous rendons avec moults remerciements voiture et maison aux parents d’Andrés et recommençons notre périple, en commençant par une journée de bus pour rejoindre Veracruz, sur le golf du Mexique, où nous passerons 3 nuits et deux jours à gérer pour ma part les démarches administratives et autres visites anti-narcos tandis que les enfants jouent dans la piscine de l’hôtel et avancent leur CNED avec Eléonore. Elliott sort vaillamment du port le jeudi matin 11 mai – il n’y a pas eu d’effraction ni de vol dans la partie cabine, car nous avions pris la précaution de réinstaller une séparation de fortune que Manu avait bricolée l’an passé mais la partie avant a été pillée car nous y avions imprudemment laissé un peu de bazar : pied d’appareil photo,  petit sac à dos, 3 paires de chaussures, du matériel pour les pneus, et surtout une petite sculpture en bois de Formosa en Argentine, offerte par Christoph au début du voyage – nous enrageons de notre naïveté et de cette incroyable propension que les gens ont à se servir – pire, ils ont décollé tous les drapeaux des pays que nous avions visités que les enfants avaient tant de plaisir à coller sur le côté du camping-car. C’est vraiment bizarre…

Peu importe, nous voilà repartis sur les routes, bien heureux car Veracruz n’a aucun intérêt. Nous filons donc vers l’est en direction du Yucatan, et nous faisons halte deux nuits à la frontière entre l’Etat du Tabasco et celui du Chiapas, chez Bruno et Aura qui tiennent une guest house magnifique. Nous faisons une halte culinaire car Aura est une excellente cuisinière et donne des leçons : Eléonore et les filles apprennent à faire les tortillas, à cuire des légumes inconnus chez nous, à préparer des sauces plus ou moins piquantes, et cela nous vaut un festin que nous partageons avec nos hôtes, dont un des fils vit à Sarlat – question gastronomie, ils sont servis dans la famille ! Nous visitons un petit village du coin, Tlacotalpan, patrimoine de l’humanité, sur son fleuve, plein de maisons coloniales colorées – l’ambiance nous rappelle Mompox, en Colombie…

Enfin, après deux jours de voyage, une nuit supplémentaire à Villahermosa sur un parking d’hôtel, une visite dans un zoo déprimant et une autre dans un parc archéologique olmèque magnifique (les sculptures olmèques sont exposées dans leur environnement naturel, la jungle – c’est Tintin qui rencontre Indiana Jones…), nous arrivons à Campeche. On peut dire que ça commence fort : la ville, coloniale, entourée de remparts, nous rappelle vraiment Carthagène, en plus petite mais encore plus colorée, et nous faisons notre entrée en territoire maya à Edzna : au petit matin, absolument seuls sur le site, nous tombons sous le charme de ces premières pyramides et esplanades mayas, taillées dans une pierre calcaire blanc-rosée qui prend la lumière du soleil. C’est magique !

En relisant le périple que Andrés et Anaïs nous ont proposé, nous réalisons que cela nous mènerait aux Etats Unis vers la fin décembre… Il va falloir choisir, et choisir, c’est mourir un peu… Nous accélérons encore le rythme, mais c’est clair, nous ne verrons pas la douzaine de sites prévue ! Après Campeche, nous filons donc vers le nord, pour une journée bien dense : route, visite d’Uxmal, autre grande capitale maya subjugante, visite d’une hacienda à Yaxcopoil, dont l’ancienne splendeur n’a d’égale que la décadence actuelle (on se prend à rêver de reprendre tout cela en main car la maison est extraordinaire), passage par Merida, autre ville coloniale, et arrivée tardive à Chichen Itza, pour un son et lumière qui sera finalement joué par la nature : il tonne, gronde et pleut pendant 10 minutes, juste le temps de tout annuler – décidément, les éléments ont quelque chose contre nous cette année…

Nous décidons donc de continuer et après une nuit en bord de route à compter les camions comme d’autres compte les moutons, nous visitons Chichen Itza, la si fameuse car si bien conservée. Nous arrivons à l’aube pour éviter le monde, bien nous en prend – à 11h, il fera 38° à l’ombre et les cars arriveront par dizaine. Un peu comme au Macchu Picchu, nous restons sur notre faim – sans doute à cause du guide, vraiment trop dilettante, et des vendeurs de souvenirs en tout genre qui pullulent partout sur le site, c’est dommage pour un site si connu, mais Saint Paul de Vence et le Mont Saint Michel en font autant… Nous partons donc vers l’est de la péninsule du Yucatan, côté mer des Caraïbes, en évitant soigneusement Cancùn, et nous arrivons à Tulum, pour une deuxième visite maya dans la journée. Cette fois, gros choc ! Après un instant de frayeur (la zone d’entrée est un vrai Disneyland), nous sommes rassurés : contrairement à Chichen Itza, les vendeurs n’ont pas droit de cité et le site est merveilleusement préservé – c’est une série de temples perchés juste au dessus de la mer des Caraïbes et de son lagon bleu fluorescent – waouh… Nous finissons la journée dans un camping – coopérative de pêcheurs, sur la mer…

Nous nous amusons après chaque visite à classer les sites mexicains par ordre de préférence, et Tulum a bouleversé le dernier classement ! Le Mexique tient vraiment toutes se promesses, d’autant qu’on n’a pas encore évoqué l’artisanat local : il va sans doute falloir transformer une bannette en grenier, ou acheter une remorque à Elliot, car la tentation est grande ! Nous allons donc finir ces jours-ci notre tour express du Yucatan et du Chiapas mayas, et puis nous déciderons s’il est encore temps de faire une incursion au Guatemala, ou bien si nous partons directement pour la côte Pacifique avant de remonter à Oaxaca – advienne que pourra !

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