samedi 12 février 2011

La Bolivie, un autre monde…

Comme le disait le « dernière minute », nous sommes donc passés finalement en Bolivie après quelques détours pour cause de pluies diluviennes sur l’Altiplano (il paraît que c’est un coup de la Nina …). La route a été longue et compliquée ! Nous sommes donc montés jusqu’à Arica, à peine à quelques kilomètres du Pérou, pour emprunter la seule voie réellement praticable entre le Chili et la Bolivie – 100 km de montée, de la mer jusqu’à la frontière à 4700m d’altitude, le tout sous la pluie et dans le brouillard. Nous ferons une halte nocturne vers 3500m, aussi étrange que salutaire. Etrange car nous dinerons avec Andrea, une femme chilienne et deux de ses 6 enfants, qu’elle et son mari issus de la bonne société chilienne, ont décidé d’élever au milieu de nulle part, sans les scolariser… En gros, elle est contre tout système, avec une petite dose de paranoïa. Il faut que les enfants ne voient personne d’autre que leurs parents jusqu’à 15 ans, mais elle aimerait quand même bien que le gouvernement la subventionne… Nous serons un peu interloqués, et choqués par un discours prônant le retour à la nature (plutôt version Cro Magnon), mais dans une maison répugnante de saleté. Mais salutaire parce que l’ascension est rude et la route compliquée sous la pluie.
Nous passons donc en Bolivie, le premier contact est chaleureux et conforme aux prévisions : premier douanier, première « coima » ! Je refuserai de payer la deuxième au deuxième douanier, et cela ne posera aucun problème ! Mais nous nous heurtons aussi à l’altitude – les organismes sont mis à rude épreuve, Jeanne tombant même dans les pommes à la frontière. On s’en sortira avec un peu d’oxygène et du « maté de coca », la feuille miracle… La route qui suit est absolument extraordinaire, jusqu’au petit village de Patacamaya, à travers l’altiplano, et toujours sous des cieux très menaçants. Le routard nous la vante même comme « la plus belle route de toute la Bolivie » !
La première nuit en Bolivie est déroutante après deux mois de civilisation : tout est bruyant, sale, voire infect, mais très coloré, énergique, ébouriffant. Le contraste avec le Chili, à 2h de route est énorme, et Joseph résumera l’absurde de la situation d’une jolie phrase : « mais, si ils sont pauvres les boliviens, ils devraient nous faire payer plus cher… ».
Le petit hôtel qui nous accueille dans sa cour, est innommable, mais le tenancier nous indique une bonne adresse à La Paz : son copain est le mécanicien de l’ambassade de France ! Nous décidons donc de faire confiance à la providence et d’essayer de régler ce problème de moteur au plus vite, en allant d’abord à La Paz – on n’est plus à un détour près…
La succession de coïncidences à La Paz sera très amusante et sympathique. Le copain est effectivement le mécano de l’ambassade, et il m’emmènera voir un garage de ses amis où nous ferons un bon nettoyage de l’admission… sans pour autant éteindre le témoin lumineux ! On trouve finalement un atelier Ford dans la ville, à exactement 20 m de l’ambassade de France d’où nous étions partis ! Le verdict était prévisible, la vanne dite « EGR » qui recycle les gaz du moteur n’est prévue que pour les jolis diesels bien propres de l’Europe, et elle est toute encrassée… Deuxième cours de mécanique en 2 jours, pendant qu’Eléonore et les enfants visitent la ville (et les boutiques de laine…). Nous passons cependant un séjour formidable à La Paz grâce à l’ambassade en général, et à Jérôme en particulier, le conseiller culturel qui nous invite à garer le camping-car devant chez lui : nous passerons 3 jours avec lui et sa famille (holà Helga !). Nouvelles coïncidences : il a passé ses vacances d’enfant à Jupille dans la Sarthe et connaît bien Saint Mars, et a rencontré mon cousin Bernard en Ouganda ! Les enfants sont ravis de passer un peu de temps avec des copains de leur âge, habitués comme eux aux déménagements, et Helga nous accueille comme des rois dans cette ville dantesque : 1000m de dénivelé, des ravins et des surplombs partout, un trafic chaotique et hyper-pollué, mais un charme génial grâce à la présence des traditions ancestrales indiennes (vente libre de fœtus de lama « pour protéger ta maison de mauvais esprits », de talismans porte-bonheur « pour tout » ou de poudres de perlimpinpin - au choix : la poudre pour voler, la poudre de domination, la poudre pour une bonne mort, la poudre pour dégoûter les alcooliques…) – on a adoré La Paz !

Le petit témoin lumineux finalement éteint (pour l’instant…), le camping car montrant des signes de bien être (110 km/h en 6ème à 4000m, c’est quand même pas mal !), nous remettons le cap au sud, bien décidés à rejoindre Potosi, sa mine et ses trésors baroques, Uyuni et son salar et Sucre, la vraie capitale du pays, avant de remonter au Pérou, via le Titicaca !

2 commentaires:

  1. Les photos sont réellement magnifiques. Et vos récits de Bolivie me font rêver, c'est une destination qui nous a manquée...Très bonne continuation et merci pour ces récits.
    Énormes bisous à tous

    Marie-Fred

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  2. coucou Eléonore, je ne sais pas si tu auras ce message à temps mais nous venons tous te souhaiter un très joyeux anniversaire plein de dépaysement apparemment. merci pour toutes ces photos qui nous permettent de voyager un peu aussi. les filles ont l'air d'apprécier et joseph aussi. on t'embrasse tous bien fort et charge à toi d'embrasser tout le monde et surtout ma grande marthe. Valérie , laurent et les garçons.

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